Bonjour,J’ai vu ton lien sur le groupe Facebook des français à Mexico. Tu pourrais me donner des info sur les classes pour apprendre à voler seule en Parapente ?
J’ai déjà fait plusieurs baptêmes et j’aimerais apprendre.
Merci,Léa 😉
Bonjour Léa,
Merci pour ton intérêt. Ta question me permet de rajouter une page sur le site pour expliquer comment ça marche.
1. Découvrir l’activité par un biplace
Un vol parapente en biplace est souvent une bonne façon découvrir l’activité. Mais ce n’est nullement obligatoire.
Et dans ton cas, c’est déjà fait. Mais c’est vrai que c’est un bon moyen de voir si on a envie de franchir le pas et d’apprendre à voler en parapente, et beaucoup d’élèves viennent se former au parapente après une telle expérience. A noter que ce n’est pas seulement au début de l’activité (avant ses premiers vols) que c’est utile.
Dans la suite de sa progression il peut être intéressant de voler en biplace pédagogique, avec son moniteur ou un autre biplaceur d’ailleurs. Cela permet d’être corrigé en temps réel, et permet de mieux appréhender un nouveau site, d’apprendre à cheminer ou à monter dans le thermique.
2. Faire un stage d’initiation
En gros, on découvre progressivement l’activité en sécurité. Le premier jour on présente le matériel, les termes techniques (suspentes, intrados, extrados, bord d’attaque, bord de fuite, sellette…), puis on fait ses premières courses pilotées : Il faut apprendre à lever le parapente (le gonfler), l’arrêter au dessus de la tête, sans qu’il retombe derrière, ou au contraire nous dépasse, puis courir avec dans la pente-école, en corrigeant les éventuels mouvements de roulis, en se recentrant sous la voile pour atteindre la sustentation (la voile te « porte »). On doit répéter ces essais, pendant encore une ou deux journées. Au début, c’est un peu comme apprendre à faire du vélo, ce n’est pas toujours évident, voire déroutant mais l’apprentissage du parapente vient assez vite.
On aborde aussi les cours théoriques, car on n’est pas des oiseaux, et il y a des principes importants à comprendre (mécanique de vol, plan de vol…) pour voler en sécurité. En général, ça ressemble plus à l’école buissonnière, plutôt que des cours magistraux.
Puis c’est l’heure du « grand vol« . C’est toujours un grand moment. Et tu t’en rappelleras dans 20 ans !
On te met une radio sur l’épaule, un moniteur te surveille au décollage, te guide, et passe la main à celui de l’atterrissage, qui te fait atterrir, toujours avec la radio. On peut éventuellement passer par un biplace pédagogique, pour ceux qui ont besoin de se rassurer.
On répète les vols en conditions calmes (un plané de haut de bas), et on gagne progressivement en autonomie. On fait des exercices (tangage, oreilles…) pour affiner son pilotage pour ensuite aborder des conditions plus généreuses. Progressivement on arrive à rester en l’air (vol dynamique, comme la mouette), puis plus tard à monter dans les thermiques, à l’instar des rapaces. Enfin, mais ça vient vraiment plus tard, on peut parcourir des kilomètres, si les conditions le permettent : C’est le vol de distance ou cross-country.
Bien sûr, il faut alors être capable d’aborder des conditions plus fortes, être conscient de son niveau, et ne pas brûler les étapes. Le parapente n’est pas une activité dangereuse en soi mais « à risques ». Un accident – ou plus souvent un incident de vol – est toujours dû à une erreur humaine.
Voici une video d’un stage initiation en France, où je travaille (les Grands Espaces):
A l’issue d’un tel stage (5 jours), on peut faire entre 4 et 8 vols tout seul, mais on n’est rarement autonome à la sortie du stage. Il faut au moins en faire un de plus (stage perfectionnement) pour prétendre à voler seul, et encore, en conditions calmes ! Et c’est un minimum. On a tous des aptitudes différentes. On s’adapte aux conditions du lieu et du jour aussi…
On peut aussi essayer d’apprendre à voler seul ou entre amis, mais votre espérance de vie risque de s’en trouver réduite.
Je vous conseille de prendre le temps de visionner cette vidéo de Jules, qui témoigne de son expérience à ce sujet, et qui a fait le buzz lors de sa sortie :
3. Progresser en sécurité
Comme indiqué plus haut, à la sortie d’un premier stage parapente, on est rarement autonome.
Il est important d’être accompagné dans sa progression. Il vaut mieux investir dans la formation avant de penser à s’équiper en parapente. Ou au moins pouvoir compter sur un pilote de confiance, prêt à s’occuper de vous lorsque vous sortirez du nid. Le parapente est une activité à maturité lente, cela prend du temps pour évoluer dans un environnement qui ne nous est pas si familier, le ciel. Il est facile de brûler les étapes, par méconnaissance du danger. Il est alors parfois difficile de remonter en selle, ou plutôt sellette (le harnais du parapentiste).
Suite à un biplace, mon passager me demande souvent , comme toi :
Combien de temps il faut pour apprendre à voler seul ?
Comme tu vois la réponse n’est pas évidente. Je dirais de quelques jours … à toute une vie ! Cette activité apprend l’humilité. Les pilotes anglophones disent : There are old pilots and bold pilots, but no old, bold pilots. (Il y a les vieux pilotes et les pilotes téméraires, mais il n’y a pas de vieux pilotes téméraires). Tout est dit.
Au Mexique, on fait généralement des stages de 10 jours, pour avoir un peu plus d’autonomie, d’autant que les Mexicains ont moins de périodes de vacances que nous. Il faudra me contacter pour connaître le calendrier des stages, si cela t’intéresse. Tout est envisageable, même les cours particuliers, mais c’est plus économique de faire un stage à plusieurs. Tu peux aussi motiver tes amis pour que j’organise un stage rien que vous, à la date de votre choix. 😉
Voilà, j’espère avoir répondu à ta question.
Voir aussi : l’annuaire des écoles de parapente et le parapente pour les nuls.
—
Olivier